Avez-vous déja pensé à ce que la couverture d’un magazine peut provoquer ? La dernière couverture de Vanity Fair avec le chanteur Bono et 21 personnalités du show-biz ont déclencher une vague de protestation sur internet, allant de l’indignation sur l’instrumentalisation de la pauvreté aux accusations de renforcer l’afro-pessimisme, et ces conséquences sur la fuite des cerveaux, l’investissement et ….l’aide. Justement, l’Afrique a-t-elle besoin de plus d’aide ?
Ou est-ce que la question n’est pas : quelle type d’aide pour quelle Afrique ? Est-ce que le nobelisé Mohamed Yunus n’a pas raison lorsqu’il dit que la « charité est la face cachée du mépris » ? Comment est-que l’aide peut avoir desservir le développement durable et paradoxalement produire les effets contraires à ces buts ?
Pour nous, c’est l’opinion publique, composée des contribuables qui financent l’aide internationale, des parrains d’associations caritatives et des citoyens-donateurs, qui doivent se doter d’une vision claire de la responsabilité : celle des dirigeants africains, des décideurs du G8, des institutions de Bretton Woods, des ONGs, des citoyens africains et leur propre responsabilité. Est-que Bono et ses amis peuvent et doivent aider dans ce sens ?
Part ONE
1. L’aide internationale : l’Afrique a-t-elle besoin de plus ?
1.1 La pauvreté en 2006 : mettons-nous d’accord. Les Nations Unies utilisent dans leur rapport sur le développement humain, l’indice de développement humain (IDH) afin de définir les éléments qui composent des conditions de vie décente. Brièvement, en 2006 , le rapport défini la pauvreté extrême par le fait de vivre sans eau ni accès aux infrastructures sanitaires de base avec moins de 2 dollars par jour.
2. Le rapport souligne 3 problemes majeurs en matière de lutte contre la pauvreté:
2.1 Très peu de pays en développement ont mis la priorité sur l’accès aux infrastructures de base, encore moins l’accès de leur population à l’eau ;
2.2 Deuxièmement, ce sont souvent les plus pauvres qui doivent payer le prix le plus élevé à l’eau et aux infrastructures sanitaires de base. Ceci révèle le délabrement des taudis dans lesquels ils vivent.
2.3 Enfin, la communauté internationale n’a pas réussi à (faire) traiter ce problème comme un thème central dans les partenariats de développement établis avec les pays bénéficiaires de leur aide.
Le rapport ajoute que ce qui sous-tend ces trois problèmes, c’est l’absence de voix politique des pauvres lorsqu’il s’agit de faire valoir leurs droits d’accès aux infrastructures sanitaires et à l’eau.
3. Aide internationale à l’Afrique: échec…et mat? : Ce dernier défi, l’échec de la communauté internationale à combattre la pauvreté a été très vivement critiquée, bien avant que Bono n’alerte l’opinion sur la persistance des poches d’extrême pauvreté. Parmi les critiques les plus virulentes, on trouve celle de Graham Hancock, auteur des “Nababs de la pauvreté » en 1989. Il écrit (p190 ) : “l’insupportable vérité est que, la plupart du temps, la plupart des gens pauvres dans la plupart des pays pauvres ne reçoivent pas, de près ou de loin, l’aide de quelque façon que ce soit: que cette aide soit effective ou pas, augmentée ou diminuée, n’affecte donc pas la façon dont les pauvres mènent leur vie quotidienne. Il ne reste pas grand-chose des flux financiers de multi milliards de dollars après leur passage à travers le filtre des biens d’équipement surfacturés, souvent inutiles, achetés par obligation contractuelle dans les pays donateurs, puis à travers la trappe des poches profondes des centaines de milliers d’experts internationaux et du personnel des agences de développement, puis un troisième écrémage par des agents de commission malhonnêtes, et volés par des ministres et des présidents corrompus. Ce qui reste est souvent utilisé de façon retors, irresponsable ou irréfléchie par ceux qui sont au pouvoir, qui en général n’ont pas le mandat politique des pauvres, qui ne les consulte pas et qui sont de toute façon indifférents à leur sort »
4. Non pas que Hancock soit une autorité absolue dans le débat sur l’aide, mais ces commentaires reflètent la lassitude des contribuables occidentaux dans leur contribution au financement de l’aide internationale, une aide dont ils ne voient pas la fin, ni les résultats tangibles. La très récente plainte déposée par une NGO française contre les présidents Bongo du Gabon et Sassou N’Guesso du Congo illustrent cette exaspération . Si cette allégation est averée, alors l’aide internationale aura contribué à financer l’acquisition des hotels particuliers de quartiers résidentiels parisiens pour l’usage personnel des deux présidents. La liste de tels méfaits n’est malheureusement exhaustive.
5. La recherche d’alternatives aux abus évoqués a bénéficié aux ONGs, lorsque le citoyen donateur aie le sentiment que son argent arrive dans des mains plus sûrs, et surtout, qu’il atteigne son but. Mais, là encore, les ONGs dont la force de frappe est atomisée, souffrent de manque de ressources, d’absence de poids politique pour obtenir le soutien gouvernemental et international.
Faut-il arrêter l’aide internationale ? (fin partie 1)
Update: Jen Brea has a great and comprehensive post on this issue that illustrates all sides of the issue:
" When aid builds infrastructure—roads, railways, power plants, electric grids—it makes it cheaper for farmers to bring their crops to market, medicine to get where it is needed without spoiling, labor to flow where the jobs are [...] This is why China’s seduction of Africa has been so complete. China believes Africa is a huge economic opportunity and deals with Africa like a business partner. The Chinese see Africans the way many would like to see themselves. if we really want to help, why not ask Africans, not their governments, how they perceive the challenges before them, the dreams they have for the future, and the resources they think they need to realize them? [...] (a Nairobi-based IT entrepreneur Segeni said) "It doesn't matter how the West portrays us,"It's up to Africans to tell their own stories to each other and to the world. That's the only way anything will ever change."" Quand l'aide construit des infrastructures tel que des routes, des centrales et des reseaux electriques, cela permet aux fermiers d'emmener leurs produits aux marches, aux medicaments d'arriver la ou il faut sans etre perime et a l'emploi de parvenir la ou on en a besoin [...] C'est pourquoi la Chine est aussi attirante pour l'Afrique. La chine percoit l'Afrique comme un lieu d'investissement et traite l'Afrique comme un partenaire economique. La chine voit l'Afrique de la maniere dont les africains aimeraient etre percus. Si nous voulons vraiment les aider, pourquoi ne pas demander aux Africains eux-memes et non leurs gouvernements comment ils percoivent les challenges a venir et comment les affronter ?" ( Un entrepreneur de Nairobi affirme )" La maniere dont l'occident nous percoit importe peu. C'est aux afriquains d'ecrire leurs histoires et de le dire au monde. C'est la seule maniere pour que les choses changent"