Madagascar for Obama.

Je me demande pourquoi en période électorale, l’opinion est si friande de slogans. En parcourant les forums de discussion sur les élections aux Etats-Unis, je me suis rendue compte que les e-supporters de Barack Obama, écrivant du monde entier, scandaient volontiers à qui voulait le lire : « France for Obama » ; « Germany for Obama » « Turkey for Obama » « Netherlands for Obama », « Belgium for Obama ». « UK for Obama ». Ce n’aurait été qu’un effet de style pour une sorte d’Internationale Barrack-iste si je ne trouvais pas un sens de l’urgence doublé d’héroïsme à ce mouvement.



Ainsi menée par des internautes qui écrivent comme on arrache les bannières nationales, pour indiquer la marche à suivre aux hommes et femmes de bonne volonté d’une nation, la leur, il ne fait pas de doute qu’à leurs yeux, la cause « Obama » est une cause qui dépasse la nation américaine. Pourquoi ?


Parce-qu’il est urgent, pour des millions de jeunes (et moins jeunes) observateurs de l’évolution des rapports de force géopolitiques mondiaux de reprendre espoir. Niais ? Pas tant que ça. Les mouvements de libération des peuples, la fin de l’esclavage, les décolonisations, la démocratisation, l’invention de la pilule, la lutte contre les pratiques traditionnelles néfastes, la signature des traités de libre circulation des personnes, pour ne citer que certains d’entre eux, sont nés de l’espoir nourri à un moment charnière, décisif de l’aventure humaine.


Et puis, parce que le candidat incarne ce héros de l’universalisme des siècles des lumières, dans un 21ème siècle d’éclatement des bulles idéologiques, et d’atomisation des formes de pensée. Il hisse au-dessus du brouhaha électoraliste, l’idée selon laquelle mettre l’Homme, sans distinction de race, de religion ni de sexe au cœur du projet collectif humain est un rendez-vous que les Etats-Unis ont encore à prendre avec l’histoire.


Parce qu’il a fait sienne la réflexion d’Edgar Morin « ce n’est pas parce que l’on renonce au meilleur des mondes, que l’on doit renoncer à un monde meilleur », et parce que son discours sur l’unité fait écho à une période difficile de l’histoire récente de mon pays, je porte avec mes concitoyens internautes, Tony Jouaux, Sebastian Chris, Natassia Caffery, Lea Forverskov, Mehmet Uzun, le fanion d’une nation qui est en même temps toutes les autres par la grâce de ce seul trait: son humanité. Madagascar for Obama !




Posted by the Ranting Rakoto.