1/23/10

Reflexions sur la transparence et la participation citoyenne a #Madagascar

[Je republie ici pour reference deux editos que j'avais ecrit sur Sobika.com]

20/01/2010

Tragédies et Questions sans Réponses:

La tragédie Haïtienne est dans tous les esprits, à juste titre. Des pertes humaines qui dépassent l’imagination et de la souffrance à chaque coin de rue. Pour ceux qui ont vécu ou ont vu les images avant le catastrophe, les collines de Port-au-Prince ressemblent assez aux collines d’Antananarivo.Dans quelques semaines si ce n’est avant, l’attention médiatique internationale se réduira comme peau de chagrin mais les difficultés à Haïti n’auront pas diminué pour autant. Il sera alors important d’évaluer les leçons à tirer de ce désastre et œuvrer pour que cela ne se reproduise plus. A une moindre échelle, il y a un an ce 26 janvier, Madagascar a aussi vécu une tragédie qui a attiré une certaine intensité médiatique qui a depuis disparue. Et un an plus tard, il est encore difficile de savoir si nous avons tiré les leçons des violences et des pillages, de même pour les morts du 7 février.
Cette semaine, nous verrons sans doute une multitude d’articles dans les médias sur ces événements tragiques. Pourquoi ? Tout d’abord, un devoir de mémoire pour les disparus. Les familles des décédés méritent que l’on ne passe pas sous silence leurs deuils, que l’on fasse la lumière sur les circonstances exactes de ces violences, incendies et décès. Non pas pour se remémorer des souvenirs au combien pénibles, mais pour que l’on puisse essayer de fermer un chapitre douloureux qui est resté entrouvert car aucune enquête n’a encore abouti à des conclusions fermes. Devoir de mémoire mais aussi tirer les leçons d’une tragédie. Haïti va devoir gérer seul les conséquences tout aussi dévastatrices que le tremblement de terre : le manque d’eau potable, gestion des infrastructures de santé publique, reconstruction etc. Un an après, quelle leçon a-t-on tiré de nos tragédies ? Mais peut-on vraiment apprendre d’une tragédie si on en connait pas les les tenants et les aboutissants ? Pour l’instant, il semble que la conclusion à retenir des tragédies à Madagascar, c’est qu’il est fort possible que l’on répète les mêmes erreurs car on n’a pas pris la peine de savoir ce qu’il s’est réellement passé.
Je conçois parfaitement qu’il est sans doute trop tard pour rassembler les preuves nécessaires. Il reste bien sûr les reportages, les photos et vidéos. J’ai revu la vidéo du 7 février, plusieurs fois (la version longue sans les modifications). Cela fait toujours aussi mal à chaque fois. Mais, c’est nécessaire pour essayer d’y voir plus clair dans les déclarations de chacun : des témoins, des manifestants, de la garde présidentielle, des autorités et de l’ancien président Ravalomanana car il est évident que non seulement les témoignages se contredisent mais la vidéo ne corrobore pas non plus le bilan final des blessés et des morts.
L’éditorial précédent expliquait pourquoi une certaine transparence est nécessaire pour un fonctionnement raisonnable des institutions (sans être naïf sur une transparence absolue). Ensemble, les citoyens malgaches peuvent contribuer à ce que nous tirions les leçons indispensables de nos malheurs, aussi douloureux en soient les souvenirs, et à faire avancer nos institutions. Dans ces heures sombres, c'est le moins que l'on puisse souhaiter à Haïti et que l'on souhaite également à Madagascar.

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08 Janvier 2010

Participation civique et transparence

A la surprise de personne, l’année 2010 débute bien difficilement pour Madagascar. Les gaz lacrymogènes semblent avoir été l’unique constante d’une année bien tumultueuse. Cette crise est longue et pénible pour toute personne vivant à Madagascar et il serait tout à fait compréhensible que l’on réagisse par l’exaspération en disant : « cela suffit maintenant ». Et pourtant j’aimerais proposer une approche différente. Ne montrons pas du doigt trop vite ni les politiciens qui cherchent une issue non-violente à la crise, ni les citoyens qui manifestent leurs désaccords dans la rue ou sur les forums médiatiques depuis plus d’un an. Cela fait partie du processus de maturation nécessaire d’un pays, grand par la taille, qui cherche encore la manière optimale de combiner croissance économique et participation démocratique efficace. Je trouve remarquable que vu les circonstances économiques tendues et les exigences familiales et de travail de chacun, autant de personnes s’expriment encore aussi activement sur le devenir du pays. Quand on voit l’apathie et le fatalisme qui sévissent dans d’autres pays, apprécions cette chance et encourageons cet engagement et cette passion pour le pays. Mais assurons-nous qu’elle ne soit pas destructrice et n’empêche pas le quotidien du citoyen lambda. Assurons nous aussi que cet engagement ne tombe pas dans l’oreille d’un sourd et qu’un vrai dialogue s’instaure entre dirigeants et citoyens. L’apparente surdité de nos dirigeants est souvent la raison pour laquelle les désaccords se transforment en confrontation violente. Cet engagement civique est encore le moyen le plus direct de prévenir les excès ou erreurs des dirigeants, pas seulement pour les pays en voie de développement mais aussi comme on l’a vu lors du débat sur la direction de l’EPAD en Ile-de-France ou la gestion de Hurricane Katrina aux Etas-Unis. Les progrès technologiques en matière de communication devraient rendre cet échange plus facilement réalisable. On en vient au sujet de l’importance d’une plus grande transparence dans les actions gouvernementales. Si les malgaches ne l’exigent pas, cela ne se fera pas. Par exemple, il me semble important qu’une ligne verte pour le report de suspicions de fraude pour les prochaines échéances électorales (Quelles qu’elles puissent être) soit mise en place et soit gérée par une entité indépendante (je sais que c’est actuellement en cours de discussion mais il semble comprendre que la direction et le financement sont pourtant l’instant initiés par le gouvernement). Une plateforme numérique citoyenne de contrôle du parlement comme Mzalendo au Kenya serait aussi un progrès considérable. Exiger que le compte-rendu bancaire de toute personne s’engageant dans le cabinet exécutif du pays soit accessible au public est une pratique acceptée dans de nombreux pays. Enfin, pour que l’engagement civil soit constructif, il faut que chaque citoyen respecte la valeur de la plateforme qu’il possède. Il ne doit pas utiliser l’anonymat relatif dans le monde virtuel pour dérailler une conversation importante. En exigeant de la transparence de la part de nos dirigeants, on se doit aussi de dévoiler un minimum de son background, si ce n’est pour la crédibilité de nos propos mais aussi pour que le contexte du propos soit bien compris et par respect pour le lecteur et le thème de la conversation. Par exemple, cet article a été écrit par un Malgache vivant à l’étranger et qui étudie dans le développement international. Que 2010 apporte sérénité et le retour d’institutions stables à Madagascar et que les participants à la conversation sur le développement dans ce pays ne perdent pas espoir.

1 comment:

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