10/10/10

Found in Translation: My Way, If You Go Away and Ray.

They say "Imitation is the sincerest form of flattery".

 In the world of music, some classics are sometimes just too big to be confined to one language. My friend Ayeesha linked to an interview with professor Muhammad Umar Memon who states:
“Translation for me stems from two different but interrelated impulses: a good text matures for the reader with every reading, reveals itself gradually—call it literary striptease. I can delve into it only through extended togetherness. Translation makes it possible to tease out all I can through this prolonged intimacy. The other insatiable impulse is to uncover my own potential.” 


Musicians all over the world would tell you, one of the hardest thing is probably to sing a cover from an original artist and try to put your take on it that will both honor the work of the  creator and provided added value for your audience. Now add to that the difficulty of fitting the melody with the intricansies of a totally different languages. It's not easy and it's so much more than just imitation. After all, one can argue that all inventions/ideas are derivative. (For instance, the Creative Commons project states its goal as follows: "dedicated to making it easier for people to share and build upon the work of others, consistent with the rules of copyright.")
The following are a few popular songs, interpreted in different languages:

The classic Jacques Brel "Ne me quitte pas":



written and sung in Malagasy by Eric Manana "Aza ilaozanao":




And in English by Cindy Lauper "If you go away"




Being one of the world cup songs surely helps in getting a song translated. Here is the Ubiquitous "Waving the Flag" by K'naan, translated, sung and produced in no less than 20 languages (including Haitian Creole, it seems):



It also appears that K'naan is somehow presnet in all the translated versions of his songs which is quite a feat in itself.  Here is the French version: "Chanter dans les stades" and one of my favorite, the Mongolian version.

Sometimes artists are just trying to surf on the wave of popularity of a trend in other countries. The French boys band and aptly named "Poetic Lovers" imitated quite a few things from US 90's RnB sensation BoysIIMen: the clothing, the lyrics, the dude with the deep voice...


Frenchmen now snicker at the mention of this short-lived pop sensation but the band was quite successful back then. Still, the one song they decided to translate was one of Lionel Richie's hits: "Say you say me"(French take here). It feels like they tried hard to translate a BoyszIIMen hit but could not do it, which tells you one thing, not every songs can be translated.

English is obviously the one language that seems to centralize all the spin off translation of songs.  What would be extremely interesting would be to track whether countries with no previous cultural ties start to bypass the usual language channels and built upon creations that are far removed from each other culturally. One such example is the story of Niwa, the Japanese bass player who moved to Brazzaville, Congo and learn lingala to get closer to congolese musicians Bisso na Bisso.


Finally, no such list would be complete without mentioning the 60's where a flurry of songs were translated back and forth between English and French, the most famous controversy being over the proper accreditation of the French Song "Comme d'Habitude" as the original take on Sinatra's "My Way".  Here is an exquisite take of Ray Charles "What'd I say?" by French rocker Dick Rivers and his band Les Chats Sauvages:"Est-ce-que tu le sais?"

9/28/10

Développement international et le déficit “d’attention”

Le Sommet des Nations Unies sur les Objectifs du millénaire pour le développement vient de prendre fin avec son lot de discussions passionnées, critiques, slogans, promesses et circonspections.

Le débat sur la manière la plus efficace de réduire le niveau de pauvreté endémique à certaines régions et la protection des populations les plus vulnérables continue et le sera pour longtemps car il n’existe pas de solution miracle. Ce débat se centre sur l’utilité de l’aide internationale. Les septiques quant  à la capacité de l’aide à sortir les PVD de la pauvreté se basent sur 50 ans d’aide aux pays d’Afrique sub-saharienne pour des résultats médiocres et l’enrichissement visible de dirigeants peu scrupuleux au détriment de la population générale. Ils ajoutent que l’aide est souvent conditionnée à des commandes préférentielles pour ne pas parler des intérêts géopolitiques qui déterminent le plus souvent qui reçoit l’aide et comment.

Mais peut-on conclure pour autant que l’aide au développement est un échec et que l’on ferait mieux d’annuler ceci pour se concentrer sur la promotion de la collaboration entre secteur privé et secteur public ? et promouvoir la croissance économique par l’entreprenariat comme fer de lance du développement (ainsi que le président Obama l’a clairement déclaré dans son discours sur le sujet la semaine passée) ?


Il m’est difficile de croire que la croissance économique par le secteur privé est la panacée aux soucis des populations les plus vulnérables. L’aide n’a certes pas sorti les pays comme Madagascar de la pauvreté chronique mais rien ne dit que la situation ne serait pas pire sans cette aide. L’aide au développement a beaucoup de problème à régler mais je pense que faire fi de tout le travail entrepris par les professionnels du développement sous prétexte que nos pays pataugent encore dans le semoule depuis des annees est trop simpliste. Par exemple, je ne vois vraiment pas comment un secteur privé plus dynamique arrivera à solutionner l’état navrant des hôpitaux à Madagascar et une couverture sociale quasi-inexistante (les témoignages de malgaches qu’on refuse de traiter car ils ne peuvent payer les couts des soins abondent par centaines) ou réduire le nombre d’enfants qui trainent dans les rues des grandes villes du Sud.

Mon autre souci en voyant le débat continuer ad vitam eternam entre gens du développement pour optimiser l’aide, c’est que l’on repousse et ostracise les personnes amateurs qui voudraient juste apporter leurs pierres à l’édifice de la solidarité « inter-humaines » qui si on y regarde de plus près, s’effiloche à vue d’œil.

Le discours sécuritaire en France et l’expulsion des Roms en a offusquaient plusieurs mais si cette mesure a été prise, c’est que des analystes politiques ont jugés qu’une frange importante de la population en serait favorable. Aux États-Unis, la dérive islamophobe a eu comme conséquence une mobilisation très faible pour venir en aide aux victimes des inondations au Pakistan.

 Mais de manière moins directe mais tout aussi indicative, la proportion de personnes qui lisent les nouvelles internationales diminue de manière préoccupante aux 4 coins du monde. On pensait que l’explosion des outils médiatiques rapprocheraient les populations mais bien au contraire, on peut maintenant sélectionner facilement les nouvelles qui nous intéressent et si on le désire, se passer totalement de ce qui peut bien se passer au delà de notre communauté immédiate. Les excuses sont toutes faites : train de vie trop contraignant, problèmes personnels à régler, le quotidien qui nous rattrape… et pourtant, on y passe du temps sur les médias numériques mais on regarde les matchs de foot live, la dernière vidéo virale sur YouTube ou les photos des amis sur Facebook (pour info, je viens de décrire mon menu de consommation numérique). Cette « atomisation » des médias n’est pas sans conséquence et pourrait s’avérer couteuse si ce n’est déjà le cas pour les victimes en Haïti et au Pakistan.

Les problèmes de "désolidarisation" ne se résument pas aux pays occidentaux, on l’observe dans les manifestations xénophobes en RSA, dans les discours politique ethnocentriques dans de multiples pays (dont Madagascar) dans notre capacité à regarder ailleurs quand un enfant en haillons fait la quête dans le parking car après tout, « on ne peut pas donner à tout le monde n’est-ce-pas ? » (encore une fois, expérience vécue).

Vous trouverez sur le web une communauté dynamique et vibrante, (principalement anglophone) d’acteurs du développement qui échangent idées, expériences et critiques sur l’humanitaire et le développement en général.
Voici quelques articles à lire absolument ( ne pas hésiter à utiliser « google translate » si il le faut) sur comment faire face à la mendicité, les erreurs que l’on répète périodiquement en matière d’aide internationale, ce qu’Obama a vu juste en matière de développement, le problème de la l’utilisation de la pauvreté et de la misère pour lever des fonds ou encore «poverty porn», le rôle essentiel des femmes, le respect dû aux personnes vulnérables et les problèmes de l’implication des multinationales ou des célébrités dans le développement.

Les points développés dans ces blogs sont importants à saisir et bien argumentés. Mais si je suis le noobie de base qui tombe par hasard sur ces blogs parce que je veux aider, je peux soit me dire : « le développement c’est complexe et ma foi intéressant » mais je peux aussi me dire: « pourquoi me fatiguer à me préoccuper de tout cela quand on voit la myriade de soucis à avoir avant qu’une bonne action soit réalisable ».
Je pense que le monde du développement est entrain de perdre la bataille du marché de l’attention. Pourquoi le citoyen se soucierait-il de la complexité d’acheminer l’aide à Kandahar quand il peut regarder son épisode favori de Friends quand il veut sur son ordi ? Peut-être que c’est mieux que les gens qui ont une attache minime ne s’engagent pas dans des situations qui leur sont peu familières. Mais va-t-on vraiment dire que l’on fait fi du potentiel de contribution de ces personnes qui faute de meilleures idées vont peut-être s’acheter une deuxième rolex ? Ou pire encore, se passer des compétences d’un ingénieur en hydraulique car il n’a pas le temps d’absorber les tenants et aboutissants de l’aide en Ethiopie ? Ce surplus cognitif dont Clay Shirky parle longuement doit etre considéré plus attentivement par le monde du développement.
Car la raison pour laquelle on s’est investi dans le domaine du développement est que la cause des plus vulnérables nous passionne et il devrait faire partie de notre répertoire que de partager cette passion sans verser dans le misérabilisme ou le « poverty porn ». Certes comme le titre de ce site formidable l’indique : « Les bonnes intentions ne suffisent souvent pas ».
Mais ne faisons pas l’erreur en identifiant les dérives de l’aide au développement de tarnir la passion  de ceux qui voudraient se lancer dans le domaine. Avec l’expérience vient souvent le cynisme, on le conçoit parfaitement car l’enfer est pavé de bonnes intentions.
Mais si le développement était vraiment une utopie d’une futilité impénétrable, on aurait déjà tous du partir planter des choux depuis belle lurette comme Zadigue.

 Faisons l'effort non seulement d’éduquer sur la manière de rendre l'aide au développement plus efficace mais aussi d'encourager les gens a s’intéresser au développement. C'est peut-être parfois frustrant mais c'est aussi souvent passionnant. 

Pour finir, j’aimerai signaler quelques articles qui illustre parfaitement sans faire d’excès de misérabilisme pourquoi la bataille du développement doit essayer d’unifier tous ses acteurs à continuer à pousser et non se distraire en divisions internes sur des débats plus ou moins idéologiques.

Sur les médias et la famine au Niger (Johanne Veilleux) :

Ce qui me préoccupe surtout, c’est qu’entre New York et Maradounfa, au Niger, nous sommes trop souvent le chaînon manquant, sensibilisés que nous sommes seulement un soir de temps en temps, quand les images véhiculées par les journaux deviennent insupportables. Ce qui me préoccupe surtout, c’est qu’au travers tous ces « oublis », Baratou est tombée dans un gros trou noir, avec 60 000 autres enfants nigériens.

à Madagascar :
sur les enfants (Madame Chocolat):

On me dit de ne pas donner de mauvaises habitudes, de ne pas cautionner la mendicité et puis j'entends doucement cette femme qui me dit "laisse le porter" avec des yeux plein d'amour et je vois le petit train d'enfants derrière elle qui chemine à bon pas entre les étals des marchants. Chacun avec un petit sac de légumes ou de fruits. Alors je dis oui à la petite ombre et je lui confie mes courses. L'enfant me suit, aussi petit que ma fille, certainement plus vieux, le visage gris, impassible de tant de souffrance. Je pense aux miens, aux visages roses, aux mains lisses et aux pieds crèmés. Je le regarde et lui demande si ça va, puis ma question me retombe dans la tête comme un coup de massue. Il à les pieds croutés, les orteils en sang. Il m'accompagne jusqu'à la voiture et je lui donne un petit billet qu'il froisse dans son poing. Une autre femme me conseille d'avoir toujours dans la boite à gants des petits paquets de biscuits individuel à distribuer et à ouvrir devant l'enfant. Pour qu'il ne puisse pas aller revendre le biscuit. Ces deux femmes sont nées ici et m'apportent beaucoup en peu de mots face aux discours blasés plein de méfiance et de jugements que j'entends depuis 1 mois. Vivre avec les petites ombres et ne pas en devenir une.

Et inégalité (besorongala) :

Every day when I go to my workplace, I must take two consecutive buses. On my way, I see some situations that make me think on the difficulties of our daily life. In fact, in the morning when I leave my apartment, I see people who are living in a hovel(trano hazo, trano baoritra), while in front there is a family located in a beautiful villa with lots of cars. On the bus, I see through the glass people who ride on beautiful cars (Hummer, Mercedes, BMW, four by four), while others walk on foot. Arriving in town, I see around me people wearing beautiful clothes and beautiful shoes(Nike, addidas) while others do not. At lunch time I see people eating in good restaurants while others do not even eat. Finally, on the weekend, when I go to the market, I see people spending a lot of money buying clothes, jewelry, while others do not even have Ariary 200 to buy bread.
Shit happens (R1lita):

The saying “You look for today what you’ll eat today” started to had a full sense to me. I was living it. I went to a uncle of mine to borrow some money and promised him I’d give it back as soon as possible. And I really wanted to keep my words but two months after my wife was robbed in a bus with a-month salary in her bag. I was hopeless, the little that I thought would help us was taken away from us.

Few days after, I made up my mind to start a little movie projection in my yard, so I could have people pay to watch movies. I went to the Fokontany to know what are the administrative papers I need to do to be able to set up this business. As of today, I’m still doing this business. Even though, we’ve been obliged to tighten our belts more than before, I find myself luckier than some of my workmates. I had to find other ways to get money because of Christmas and what it means to my kids (especially). No matter what is happening, I think they deserve to celebrate it as any other kids.

9/12/10

Crowd sourcing the list of the 15 most influential African singers/song writers of all time // Les 15 chanteurs/compositeurs africains les plus influents de tous les temps

If you are currently in the US, you might have come across the VH1 show the 100 greatest artists of all time.
It’s a pretty mediocre list, in my opinion (No offense to Timberlake but he has no business being ahead of Otis Redding or REM). It is also mediocre because it has no artists from continents outside of Europe or North America.
It is symptomatic of the limited exposure that great artists from lesser known places are going trough.
There is a list from 2006 on the Independent of the 50 greatest African artists, emcopassing all type of arts chosen by a selected panel that also left a lot to be desired as far as representation of the whole continent (this might be a byproduct of deep cultural and lingual boundaries between regions).
Making a list for such a large, heterogonous continent is bound to be flawed. But the purpose here is to celebrate and discover artists that do not get to receive the exposure that their western counterparts receive.
Of course, there are shows such as the Eurovision or the VMAs where artists across continent compete to be recognized at the top of the list.

So a few friends on twitter thought that we could try to “crowdsource” a reasonable list of the 15 most influential african artists of all time. The purpose is to recognize the work and impact of great artists from the continent but also discover some that may have been under the radar.
Here is the methodology for crowdsourcing the list:
1) In the comment section, submit a ranking of your top 7 african singers/ song writers. #1 gets 7 points, #2 gets 6 points etc.
2) Criteria to be considered when justifying the selection: national impact, creativity, transregional appeal, timelessness. Providing link to songs highly recommended.
3) One country can only appear once in the selection.
4) The ranking would be dependent on #number of points received. When there is a draw, the artists whose country has received the most points get through.
5) Ranking criteria can be modified for two weeks after 1st submission.
For instance, my list:
1) Cesaria Evoria: Cape Verde
2) Vusi Mahlasela: South-Africa
3) Angelique Kidjo: Bénin
4) Khaled: Algérie
5) Labi Siffre: Nigeria
6) Youssou N’Dour: Sénégal
7) Mahaleo: Madagascar

As you can tell from my list, I am no expert in African music but those artists have shaped my understanding of African music and to some extend African social conscience.

UPDATE: With the nominations that were submitted so far, we have 31 artists ranked from first to last here:
Fela Kuti and Manu Dibango are top 2.
https://spreadsheets.google.com/ccc?key=0AlN54olNeR0zdHRPZkNmWnpqSzA1Tk1YcGd4WUhrMUE&hl=en
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(Français)

La liste des 100 plus grand artistes de tout le temps de VH1 est assez médiocre. De plus, la liste est essentiellement composée d’artistes venant d’amérique du Nord ou d’Europe.
Avec des amis sur twitter, on s’était dit qu’il serait sans doute intéressant
Le but de faire une telle liste serait donc de célébrer les grand artistes du continent africain mais aussi de découvrir des artistes qui gagneraient être plus connus.
Voici la méthodologie pour créer cette liste :
1) Soumettre une liste de 5 artistes en les classant du plus important au moins important
2) Les critères à considérer : impact national, créativité, charisme transrégional et imtemporalité
3) Un seul pays par liste
4) Le nombre total de points décidera du classement final
5) Les critères pour le classement peuvent être modifiés 2 semaines après la 1ére soumission.

9/11/10

Redefining the Development Goals in Madagascar

A busy market street in Antananarivo. Taken by...Image via WikipediaMalagasy people like to imagine what could have been when they compare the fate of their nation with the fate of their neighbor Mauritius. There was even the hope of somehow catching the right wave and rising like the "Asian Tigers" of a few decades ago. (Taiwan had a lot of geographical and biological similarities with Madagascar but it light-years away in terms of development)
Let's be clear, it's all a pipe dream now.  Catching up with Mauritius, that ship has sailed, long gone like the Sarimanok, the first sail from Malaysia to land on the coast of Madagascar.
The issue at hand here is that there is a fair amount of self-loathing going on everytime Malagasy people reflect on the development of their country. It is not uncommon to hear from Malagasy: " We cannot do anything right, our leaders have failed us over and over".
Especially in this time of political crisis and uncertainty, trust is a scarce commodity amongst Malagasy and hope even rarer.
Maybe it is time to revisit the goals here.
Maybe if we accept that we will never be an economic powerhouse, we can start focusing on doing the things we can achieve.
Our history is fraught with trying to hit the home runs when exploiting our rich natural resources ( mines, oil, tourism, arable land, etc.)  yet time and time again, we failed to truly achieve sustainable progress, even for indices that should be directly related to these investments: GDP, trade balance, export,  entrepreneurship...
what we see is international corporations settling in and identifying resources to exploit and very little wealth trickling down on Malagasy local economy.
By no means, am I advocating that we forgo foreign investments, on the contrary. What I am saying is that we should not be obsessed with rapid growth when evaluating how well we are doing. Instead we should do monitor other criteria and concentrate on improving those. Why ? because the criteria I propose are achievements that depend solely on us and very often,  I hear that those are the ones that matter the most to Malagasy in their everyday lives.  Let's consider a putative list:
1) Health care coverage: a stunning statistic came to me recently: 38% of doctors are unemployed yet 70% of Malagasy don't have access to a doctor ( either financially or geographically). Surely we can find a way a solution here.
2) Preventing that rain forest from disappearing. What seems like an exaggeration decades ago is now a very concrete reality, thanks to rosewood logging and slash and burn.  We may not be able to regrow the forest but we can still stop a total extinction.
3) Better democracy. A strong man at the top has always been the motto of Malagasy politics.  Maybe we believe than an authoritarian regime is more conducive to rapid development. Well, that was not the case here, as corruption and greed doomed any kind of sustained growth. So let's see more
4) More civil engagement that would make sure that authorities don't abuse their power. It might slow down economic activities but may also ensure better distribution of wealth.  If anything, Malagasy are known to be good at writing in general and like to engage in conversations. Let's encourage more bloggers, more press freedom and dissent.
5) Food security:  a reaffirmed commitment to agriculture and support for farmers.  
6) More education/literacy and information dissemination.  The challenge with education and health care is that those are rarely self-sustainable projects. Yet, many individuals have to carry the burden of both education and health care with out-of-pocket expenses. (A close friend had to pay for school fees for his three children and also suffered a heart attack. Since Malagasy hospitals are not able to provide the appropriate care, he has to be evacuated to France for a total costs that will probably wipe out all of his savings and more. He is one of the lucky one who can still be send to France for an otherwise near death sentence)
7)Reducing ethnic boundaries: anyone who lived in Madagascar is aware of the underlying tensions between ethnic groups. It is not always out in the open but it is more palpable when crisis hits. Any measures that would encourage direct dialog between ethnic groups ought to be supported. Additionally, decentralizing decision centers ought to help prevent famine and the heterogeneous distribution of wealth.
8) Support small businesses.
9) Reduce GNI.

By shifting the focus away from GDP and production, I do not mean to romanticize poverty. I am emphasizing the fact that the arrival of Total, Rio Tinto and other big corporations have done little for social progress anyway so any revenues that trickle down here should be considered as bonus and not something to count on to initiate development. That can only come for a commitment from the state, small businesses and civil society.
It is also an acknowledgment that aiming to maximize profit for individuals as it is the case now in Madagascar lead to the absurd but common situation where "nouveaux riches" are parading Ferraris and Hummers on roads that can barely fit cars of such size.  I am also unsure where is a pride in showing off such luxuries when 89% of the population live with less than $2/day, especially when this sudden wealth strangely coincides with the peak of rosewood logging last year.
   
       


   
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8/26/10

Explaining Aid Conundrum with Sports Analogies (Oh Boy..)

Luol DengImage by Keith Allison via FlickrHaving now spent a good chunk of my life in the US, I have always been fascinated by how much people here know their sports. Not only do they know their local teams, they argue with a fair amount of complexity the different options of the game. 5 out of 10 highest network primetime telecasts of all time in the US is sports related. I think it is fair to say that there is considerably less awareness about aid, aid education and its complexity. Saundra and I had a short exchange on twitter about the title of her website: " Good intentions are not enough". Saundra has devoted a great deal of effort educating professionals and the general public about how to do aid the right way (#smartaid). We were wondering why it was so difficult to explain the never ending conundrum that is summarized in the title of her blog. As Saundra pointed out, there is a plethora of experts who have undertaken to clarify this counter intuitive concept (the list is too long to compile here)  but the issue just won't go away and the push back from well-intentioned celebrities and others is rather "intense".
Here I will attempt to my own layman's version for understanding that good intentions are indeed not enough. As luck would have it, I will choose sports analogies to do just that, a field fraught with dangerous cliché if there ever was one. (Here aremy take on some of the most heated debates in aid).
In professional basketball, the whole point of the competition is to play and win the last game of a season. It involves about 30 teams who will spend an incredible amount of money to achieve this goal.
In 2004, The Detroit Pistons surprised most sports analysts when they won the trophy with a team of virtual no-names by soundly defeating arch-favorite LA Lakers who won the previous two seasons and bolstered four Hall of Famers ( O'Neal, Bryant, Malone, Payton). NBA fans were only mildly surprised by the result. They know to expect that there are more factors to consider than just talent and star power. One must take into account the chemistry of the players and their ability to do what they are suppose to do on the court.

In aid, the ultimate goal is to find the most efficient way to improve the lives of people that aid is aimed to serve. You would note right away that this goal is not as clear-cut as the goal in pro basketball (we will come back to that notion later) The star power that celebrities bring when they engage in aid effort is immediately evident: they are able to reach more people, induce sympathy which translates into more funds for the cause they champion and in theory, more help for vulnerable population.

What aid professionals are telling the good intentioned people is: "Remember the Pistons". The ultimate goal is to win the "whole thing":  Help people  in an efficient  manner. There is a chance you will get close to do so by bringing in Karl Malone with Shaq and Bryant but you might also mess-up a proven way to achieve your goal by not carefully considering all the factors involved. What is your strategy? ( i.e who is your Larry Brown, the coach who has unlimited experience and knowledge of the field), who will do the critical, daily behind-the-door work? (ie, who is your Ben Wallace, defense specialist)? ) Who will coordinate on the court on where everyone needs to be?  ( Who is your Rasheed W. ?) You get the point:  to get there, you don't always need three worldwide stars who will fund raise (or score 25 points each) but you will need specific expertise at specific locations.
The analogy can be carried further that the arrival of Malone and Payton was  in the end detrimental to the Lakers because it took away shots ( that the other stars could take) and roster slots for a less visible but better fitted contributors.

However,  the reason why the analogy does not totally match is because there cannot be a true clear finish-line in aid. When can one claim that it achieved what one set out to do? Where  does one set the bar for acceptable poverty and diseases ?  But lord knows we try. That's why aid agencies like to set milestones: eradication of Malaria,  the 3 by 5 initiative in AIDS,  50% above poverty line of $2/day by 2015 in Madagascar etc...  It becomes even more complex for humanitarian aid.   What are the goals here ? Build back to the pre-earthquake level in one year? If higher than pre-earthquake, then how much more?

   But aid in general can sometimes also have loftier goals: more democracy, open societies, poverty alleviation and it also has less-generous, ulterior motives (national security, sphere of influence, privileged trade partnerships..)
The equivalent in sports would be targets such as: Go from a .500 season to the playoffs; raise team free-throw % from 65 to 72 and points allowed per position from 1.2 to 0.8.  In general, those criteria matter very little to casual fans but we tolerate them and accept that there is a whole field devoted to sports econometrics because  there is a palatable goal to link it all together:  Win it all at the end.
Again, can't have that in Aid (unless you count Word Peace, of course). So the aid observers will have to be content with their field batting .303 average instead of .287 ( all that with the budget of the Kansas City Royals when compared to other more "power-yielding" fields)
Finally, let me try the sport analogy one last time on another current heated debate in aid. Aid transparency  has gained major ground because it makes little sense to donate money to a cause without any feedback. What kind of transparency is the question that Scott Gilmore aims to clarify in his conversation with Aid Watch and others. Gilmore argues that it is transparency of impact that matters not process, summarized by this striking sentence:
"In this case, I really don’t care if World Vision blew 90% of their budget on strippers and Grey Goose vodka.What I want to know is what did they deliver? "
This debate can be tied to the other debate about overhead for non-profit organisation.

In sports, fans care about how the budget is allocated: players salaries, luxury tax etc.. but at the end of the day, LA Lakers fans would not have cared one bit that O' Neal made 30 millions more than Karl Malone in 2004 had they had won the whole thing. They want to know why they did not win and only then wold they wonder about the discrepancies in salaries. Was the fact that salaries were so unbalanced a factor? Probably but it is an issue only because 1) they did not come through 2) The chemistry may have been disrupted.
The chemistry factor needs to be assessed first before we worry about whether K. Malone was underpaid.
La Lakers fans care only about championships. Similarly aid recipients will only care about how, in the short and long run, this aid project will affect their lives.

The difference here is that aid recipients are usually much better judge that NBA fans at knowing what works and what does not,  that and the fact that  millions of LA fans all have some access to Lakers game and can move on to the Dodgers minutes later while aid recipients fight for the limited global attention while keep their dignity in the process.      
     
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8/22/10

Bois de Rose de #Madagascar: Merci a tous ceux qui ont continue a enqueter

(Un grand merci a l'equipe fabuleuse de Global Voices en francais et de GV In Malagasy pour les traductions toujours excellentes):

Voici l'article racontant comment beaucoup ont risque leurs vies pour que la lumiere soit faite sur le pillage de la foret malgache (en malgache et en anglais ici)

L'une des conséquences de l'interminable crise politique à  Madagascar est son impact désastreux sur l'environnement, particulièrement sur la forêt primaire, pillée pour le très juteux trafic de bois précieux. La collaboration entre associations de protection de l'environnement et d'autres plus particulièrement axées sur la transparence a été essentielle pour prouver ces pillages. L'enquête menée par différentes associations indépendantes  a montré que le trafic de bois de rose rapportait 460000 dollars américains par jour. Le compte-rendu a aussi révélé qu'il se déroulait avec la complicité du gouvernement de Madagascar qui autorisait l'exportation des containers contenant les grumes d'arbres de bois de rose. L'enquête s'est déroulée sur plus de deux ans et a commencé sous la présidence du précédent président [aujourd'hui exilé]. Ces informations n'ont fait surface dans le débat politique et les médias à Madagascar qu'au cours des derniers mois, en partie à cause des preuves irréfutables apportées par les associations.

Video de  Globalwitness.org prouvant l'abattage illégal de bois de rose à  Madagascar
De nombreuses associations impliquées dans la défense de environnement et la transparence  doivent être remerciées pour cette enquête, menée à bien en dépit du chaos politique, des risques judiciaires et des menaces de mort. Nous avons interviewé Rhett A. Butler, créateur du site de vulgarisation scientifique et de protection de la nature Mongabay et Reiner Tegtmeyer, membre de l'équipe  Global Witness, une association qui dénonce la corruption dans l'exploitation des ressources naturelles et le commerce international, sur les nombreux défis de la protection de l'environnement dans un pays ravagé et sur le rôle joué par les nouvelles technologies dans la collecte de données pour l'enquête.  Le rapport complet sur le trafic et les autorités malgaches impliquées est disponible  ici (Global Witness) et  ici (Mongabay).  Des études importantes sur les politiques de protection de l'environnement ont également été publiées par  Madagascar Wildlife Conservation et l'Institut Jane Goodall ainsi que par l'International Resources Group, USAID et les Parcs nationaux de Madagascar.  Ces enquêtes ont pour la plupart été menées séparément, si l'on excepte quelques collaborations.

"L'équipe de Mongabay à Madagascar- Crédit photos : Benja R. de wildmadagascar.org"]

Le rôle des nouvelles technologie et le coût de l'enquête :

Rhett Butler explique qu'une collaboration a été nécessaire non seulement pour rassembler les preuves mais aussi pour attirer l'attention des médias et sur les réseaux sociaux en ligne :
Jeremy Hance, Rowan Gerety et les informateurs sur place ont été essentiels pour rassembler et organiser les informations. Les informateurs ont pris des photos avec des téléphones mobile et des appareils numériques très simples, ont envoyé leurs informations par email et SMS.   Ils surveillaient les chargements dans les ports et communiquaient les géolocalisations et leurs infos par téléphone mobile. Le Missouri Botanical Garden a financé l'achat d'images satellite haute résolution qui ont été utilisées pour prouver où le bois de rose était stocké.  Ces informations ont été transmises aux autorités malgaches (qui n'ont rien fait ou presque), au service de la pêche et de la vie sauvage des États-Unis  (U.S. Fish and Wildlife Service), pour qu'il puisse lancer une enquête en invoquant la Loi Lacey, à la délégation française à Copenhague (COP15) et aux médias (qui ont en général ignoré l'information). [..] D'après ce que je sais, acheter des images satellite revient cher et la qualité des images de Google Earth n'était pas suffisante (résolution et fréquence) pour notre enquête. Mongabay n'avait pas de budget et s'est appuyé en grande partie sur le travail et la collaboration de bénévoles.
Reiner Tegtmeyer a aussi souligné que beaucoup de personnes (de Global Witness ou indépendants) ont été impliqué dans l'enquête et la rédaction des rapports. Il donne la ventilation des coûts d'une telle enquête, qui dépendent de :
a) la portée géographique et thématique de l'enquête b) les conditions de transport et le cout des billets d'avion vers le pays cible , c) le nombre de personnes/associations et de parties prenantes concernées par le sujet de l''enquête qu'il faut consulter  d) les experts locaux (experts techniques, guides, traducteurs) devant être recrutés.  Le cout d'une enquête de quatre semaines sur le terrain comme celle de Madagascar revient à entre 50 et 80 000 dollars américains, et comprennent les dépenses pour le soutien logistique et administratif, l'assurance, la production et publication des rapports.
 image satellite de containers de bois de rose, prêtée par les Missouri Botanical Gardens"]

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