3/20/08

Traduction du discours d'Obama sur la problèmatique raciale

( Script du discours original ici)]

[update: Grâce à la contribtion majeure de Pascal et ketablaogy, le discours est maintenant entièrement traduit. La 1ère partie est toujours ici mais est maintenant complète. Merci Pascal et Ketablaogy].

"Mais pour tous ces noirs américains qui ont lutté et réussi à obtenir une part de ce rêve américain, il y en a eu plusieurs qui ont été laissé pour compte - ceux qui ont été finalement vaincus, d'une manière ou d'une autre, par la discrimination. Cet héritage de la défaite a été transmis aux générations futures - ces jeunes hommes et de plus en plus, ces jeunes femmes que nous voyons debout au coin des rues ou qui croupissent dans nos prisons, sans espoirs ou de perspectives d'avenir. Même pour ces Noirs qui ont réussi, les questions d’ethnies et de racisme continuent de définir leur vision du monde de manière fondamentale. Pour les hommes et les femmes de la génération du révérend Wright, le souvenir de l'humiliation, le doute et la peur n'ont pas disparu, pas plus que la colère et l'amertume de ces années. C’est une colère qui ne peut être exprimée en public, en face de ses collègues ou de ses amis blancs. Mais cette colère trouve sa voix chez le coiffeur du coin ou autour d’une table de la cuisine. Parfois cette colère est exploitée par les hommes politiques, pour grapiller quelques voix selon des critères raciaux, ou pour compenser ses propres échecs politiques.

Et, occasionnellement, cette colère s’exprime à l'église le dimanche matin, sur le pupitre ou dans les bancs. Le fait que tant de gens sont surpris d'entendre la colère dans certains des sermons du révérend Wright nous rappelle simplement que le la plus grande plupart ségregation en Amerique se produit encore le dimanche matin. Cette colère n'est pas toujours productive, en effet, trop souvent, elle détourne notre attention de la résolution de problèmes réels, elle ne nous permet pas de faire face à notre propre complicité dans notre condition, et empêche la communauté africaine-américaine de forger les alliances dont elle a besoin pour pouvoir changer. Mais cette colère est réelle et elle est forte, et d’ésperer qu’elle s’en aille par miracle et la condamner sans comprendre ses racines, sert seulement à creuser le fossé d'incompréhension qui existe entre les races.

La même colère existe au sein des plusieurs segments de la communauté blanche. La plupart de la classe moyenne blanche américaine ne se sent pas particulièrement privilégiés par leur race. Leur expérience est celle des immigrants - personne ne le leur a fait de cadeau, ils ont du tout construire à partir de zéro. Ils ont travaillé fort toute leur vie, souvent pour se rendre compte de leurs emplois ont été transféré à l' étranger ou que leur pension de toute une vie de travail a été annulé. Ils sont inquiets pour leur avenir et sentent leurs rêves disparaître, à l'ère de la stagnation des salaires et de la concurrence mondiale, leurs chances de réussir semblent être une compétition, dans lequel les rêves des autres seront réalisées à leurs dépend. Alors, quand on leur disait que leurs enfants doivent aller à l’école dans une autre ville pour mélanger les races, quand ils entendent qu’ un noir américain a été avantagé pour décrocher un bon emploi ou une place dans une université à cause d’une injustice qui n’est pas leur faute, quand on leur affirme que leurs craintes justifiées sur la criminalité dans les quartiers urbains sont des préjugés racistes, leurs frustrations grandissent avec le temps.

Comme la colère au sein de la communauté noire, ces colères ne sont pas exprimées dans un contexte publique civilisé. Mais elles ont contribué à façonner le paysage politique depuis au moins une génération. Colère par rapport à l'aide sociale et la discrimination positive a aidé à forger la Coalition Reagan. Les politiciens ont systématiquement exploités les craintes sur la criminalité à des fins électorales. Présentateurs télé et commentateurs conservateurs ont construit l’ensemble de leurs carrières à démasquer les fausses vicitmes du racisme tout en rejetant les discussions légitimes de l'injustice raciale et de l'inégalité comme une simple politesse politique ou du racisme contre les blancs.

Tout comme la colère des noirs est souvent contre-productive, ce ressentiment de la communauté blanche dévient notre attention des véritables causes des difficultés de la classe moyenne qui sévit dans une culture d'entreprise qui baigne dans le délit d’initié, des pratiques comptables douteuses, et de la cupidité à court terme, de Washington dominée par les lobbyistes et les intérêts spéciauxet les politiques économiques qui favorisent les privilégiés par rapport à la majorité . Et pourtant, de vouloir ingorer ce ressentiments de la communauté américaine blanche, de les étiqueter comme agresseurs ou même racistes, sans reconnaître que ces colères sont ancrés dans des préoccupations légitimes – cela est aussi source de l’élargissement du fossé racial, et bloque la voie de la compréhension mutuelle.

Pour la communauté africaine-américaine, la solution nécessite que l’on accepte les cicatrices de notre passé sans en devenir les victimes. Il faut continuer d'insister sur une pleine mesure de la justice dans tous les aspects de la vie américaine. Mais cela signifie aussi associer nos doléances particulières - de meilleurs soins de santé, de meilleures écoles des emplois de meilleure qualité - à l'ensemble des aspirations de tous les Américains - la femme blanche qui luttent pour briser le plafond de verre du sexisme, l'homme blanc qui a été licencié, les immigrants qui essayent de nourrir leurs familles. Et il faut aussi en prendre la pleine responsabilité de nos vies - en exigeant plus de nos pères, de passer plus de temps avec nos enfants, et de leur lire le soir, et en leur enseignant que si il est possible qu’ils aient à faire face à des challenges difficiles et à de la discrimination un jour, ils ne doivent jamais succomber au désespoir ou au cynisme et de toujours croire qu'ils peuvent écrire leur propre destin.

Ironiquement, cette quintessence de l'Amérique - et oui, de l’amérique conservatrice – cette notion de s’aider soi-même est souvent trouvé dans les sermons du révérend Wright. Mais ce que mon ancien pasteur a trop souvent mal compris, c'est que le franchissement d'un programme d'auto-assistance exige également la conviction que la société peut changer.

L'erreur majeure des sermons du révérend Wright n'est pas de parler de racisme dans notre société. C'est qu'il en parle comme si notre société était statique, comme si aucun progrès n'avait été fait, comme si le pays - un pays qui a permis à l'un de ses propres membres de se porter candidat à la magistrature suprême du pays et la formation d'une coalition de blanc, de noir, latinos et asiatiques, riches et pauvres, jeunes et vieux - est encore irrévocablement lié à un passé tragique. Mais ce que nous savons - ce que nous avons vu - est que l'Amérique peut changer. C'est là le véritable génie de cette nation. Ce que nous avons déjà accompli nous donne de l'espoir - l'audace de l'espoir - pour ce que nous pouvons et devons atteindre demain.

Dans la communauté blanche, la voie vers une union plus parfaite signifie reconnaître que les souffrances de la communauté africaine-américaine n' existent pas seulement dans l'esprit des noirs mais que l'héritage de la discrimination passée- et des exemples de discrimination actuelle, moins publique que par le passé - sont réelles et doivent être adressées. Pas seulement avec des mots, mais par des actes - en investissant dans nos écoles et nos communautés, à faire respecter nos lois sur les droits civils et assurer l'équité dans notre système de justice pénale, en offrant à cette génération de chances que qui n’etaient pas disponibles aux générations précédentes. Cela signifie que chaque américain doit se rendre compte que nos rêves n'ont pas à se faire au détriment de celui du voisin, qu'investir dans la santé, le bien-être et l'éducation des enfants qu’ils soient noirs, marrons ou blancs aidera toute l'Amérique à prospérer.

En fin de compte, ce que l'on est appelé à faire, rien de plus et rien de moins, c’est ce que toutes les grandes religions du monde demandent - c'est que nous faisions aux autres ce que nous voudrions que l’on fasse pour nous. Soyons le protecteur de nos frères, nous dit le livre sacré. Soyons le protecteur de notre frère.Trouvons notre intêret commun et laissons nos aspirations politiques reflèter aussi cet esprit.
(update: 3eme partie)

Car nous avons le choix dans ce pays. Nous pouvons accepter une politique qui engendre la division, les querelles et le cynisme. Nous pouvons aborder la problématique de la race comme un simple spectacle - comme nous l'avons fait lors du procès d’OJ Simpson- ou dans le sillage d’une tragédie, comme nous l'avons fait après Katrina - ou comme un fourre-tout pour le journal du soir. Nous pouvons montrer les sermons du révérend Wright sur chaque chaîne et en parler tous les jours jusqu'aux éléctions , et en faire l'unique question posée dans cette campagne si oui ou non le peuple américain pense que je sympathise avec ses mots les plus offensifs. Nous pouvons répéter ad vitam eternam les quelques gaffes des supporteus d’Hillary comme preuve qu'elle joue la carte de la race, ou nous pouvons spéculer sur le fait que les hommes blancs suivront comme un seul homme John McCain lors des élections générales, indépendamment de ses idées politiques.

Nous pouvons le faire.

Mais si nous le faisons, je peux vous dire que la prochaine élection,
nous allons parler d’ autres distractions. Et puis encore une autre.
Et puis une autre. Et rien ne changera.

C'est une possibilité, oui. Mais aujourd’hui, dans cette élection, nous pouvons
décider ensemble : "Pas cette fois-ci."
Aujourd’hui, nous voulons parler des écoles en ruines qui volent les enfants noirs, blancs, asiatiques, hispaniques et Indiens d’un avenir meilleur. Aujourd’hui, nous voulons rejeter le cynisme qui nous dit que ces enfants ne peuvent pas apprendre, que ces gamins qui ne nous ressemblent pas, ce sont les problèmes des autres. Les enfants de l'Amérique ne sont pas de ces enfants, ceux sont nos enfants et nous ne les laisseront pas tomber dans cette économie du 21e siècle. Pas cette fois-ci.

Cette fois-ci, nous voulons parler du fait que les salles d’attentes des urgences sont remplies de blancs, noirs et latino-américains qui ne disposent pas d’assurances-santé, qui n'ont
pas le pouvoir par leur seuls moyens de surmonter les intérêts particuliers de Washington, mais qui peut y arriver si nous le faisons ensemble.

Cette fois-ci, nous voulons parler des usines fermées qui jadis pouvaient offrir une vie décente pour les hommes et les femmes de toute race, et des maisons perdues ayant appartenues avant à des américains de toutes religions, autour dy pays et provenant de tous horizons. Cette fois-ci, nous voulons parler du fait que le véritable problème n'est pas que cette personne qui ne vous ressemble pas, va prendre votre emploi, c'est que la société pour laquelle vous travaillez veut
expédier à l'étranger votre emploi pour rien de plus que du profit financier.

Cette fois-ci, nous voulons parler des hommes et femmes de toutes couleurs et de toute croyance qui travaillent ensemble, et vont au combat ensemble, et donnent de leur sangs ensemlbe, sous le même drapeau. Nous voulons parler de la stratégie à suivre pour les faire revenir d'une guerre qui n’aurait jamais du être menée ou autorisée et nous voulons parler de la manière dont nous allons montrer notre patriotisme en s'occupant d'eux, et de leurs familles et leur donner les avantages qu'ils ont mérités.

Je ne serais pas candidat si je n’avais pas cette ultime conviction que c'est aussi ce que la grande majorité des Américains veut pour ce pays. Cette union ne pourra jamais être
parfaite, mais, génération après génération, la majorité a montré que cette union peut toujours être amméliorée. Et aujourd'hui, chaque fois que j’éprouve un sentiment de doute ou de cynisme au sujet de cette possibilité, ceux qui me donnent le plus d'espoir est la prochaine génération - les jeunes gens dont les attitudes et les croyances et l'ouverture au changement ont déjà marqué l'histoire dans cette élection.

Il y a une histoire en particulier que j'aimerais vous raconter aujourd'hui - une histoire que j'ai mentionnée quand j'ai eu le grand honneur de prendre la parole lors de l’anniversaire de Dr King à son l'église, l’église baptiste Ebenezer à Atlanta.

Il y avait une jeune femme blanche de vingt-trois ans, nommée Ashley Baia qui organisait notre campagne à Florence, en Caroline du Sud. Elle était seentiellement chargée d’organiser la stratégie de campagne pour la communauté africaine-américaine, et un jour,
elle se trouvait à une table ronde où chacun raconter à son tour son histoire et pourquoi ils étaient présent ce jour-là.

Ashley dit alors qu’à neuf ans, sa mère fut atteinte du cancer.
Et parce qu'elle devait manquer de jours de travail, elle a été lincenciée et a perdu son assurance-santé. Elle a alors du déclarée banqueroute, et c'est alors qu’Ashley a décidé qu'elle devait faire quelque chose pour aider sa mère.

Elle savait que les frais d’alimentation était l'un des coûts les plus élevées de leurs budgets alors Ashley a réussie à convaincre sa mère que ce qu'elle voulait vraiment manger plus que rien au monde etait des sandwiches de restes et de la moutarde car cela serait le moins cher pour eux.
Elle a fait ceci pendant un an jusqu'à ce que la santé de sa mère soit considérablement améliorée, et elle dit à tout le monde autour de la table ronde que la raison pour laquelle elle a rejoint notre campagne est pour pouvoir venir en aide aux millions d'autres enfants dans le pays qui veulent et doivent aussi aider leurs parents.

Ashley aurait pu faire un choix différent. Quelqu'un,à un moment donné aurait pu lui dire que la source des problèmes de sa mère était les noirs qui vivaient de la sécurité sociale et qui étaient trop paresseux pour travailler, ou les latino-américains qui étaient arrivés dans le pays illégalement. Mais elle ne l’a pas fait. Elle a plutot cherché à rallier des amis dans sa lutte contre l'injustice.

Ashley termine son histoire et demande à chacun autour de la table pourquoi ils soutiennent cette campagne. Ils ont alors tous des raisons et des motifs différents.
Beaucoup parle d’un problème spécifique. Et finalement, c’est au tour d’un homme noir d’un certain âge qui a été tranquillement assis là tout ce temps de prendre la parole. Ashley lui demande pourquoi il est là. il ne mentionne pas de problème spécifique. Il ne parle pas de soins de santé ou de l'économie actuelle. Il ne parle pas de l'éducation ou de la guerre. Il ne dit pas qu'il est là pour suporter Barack Obama. Il dit simplement à
tout le monde dans la salle: «Je suis ici à cause de personne comme Ashley."

«Je suis ici à cause de personne comme Ashley."

Certes, ce bref instant de reconnaissance et de respect entre cette jeune femme blanche et ce viel homme noir n'est pas grand chose en lui-même. Il ne suffit pas pour donner des soins de santé aux malades, ou des emplois aux chômeurs, ou de l'éducation à nos enfants.
Mais c'est de là que nous devons commencer. C'est de là que notre nation se renforce. Et comme tant de générations ont réalisé au cours de ces deux
cent vingt et un ans, depuis qu’un groupe de patriotes ont signé ce
document à Philadelphie, c'est de là que l'on commence la construction d' une union parfaite."

4 comments:

  1. Anonymous6:36 AM

    Bonjour Lova,

    Je te remercie infiniment pour ton travail de traduction.

    Je voudrais savoir si tu envisages de poursuivre /terminer la traduction ?

    Ce discours suscite beaucoup d'émotion, on en parle un peu partout sur le web, à la radio (France inter) et de nombreuses personnes non anglophone voudraient le lire en français.

    Permets moi, en mon nom bien sûr ;-) mais aussi au nom de tous ceux qui ne lisent pas l'anglais dans la langue de shakespear de t'encourager à finir la traduction.

    En tout cas, un grand merci pour le travail déjà accompli.

    Cordialement,

    Pascal

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  2. Bonjour Pascal,

    On pense pouvoir finir la 3eme partie ce soir (Eastern Time). Je m'excuse d'avance si la traduction contient quelques approximations.
    L'idee est d'essayer d'avoir la totalite du discours traduite le plus rapidement possible en restant fidele a son esprit , puis de raffiner la traduction a tete reposee et idealement avec le feedback de chacun :).
    Merci pour vos encouragements, cela donne du peps pour finir d traduire le discours tres bientot.

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  3. La 3eme (et derniere partie) est traduite. N'hesitez pas a signaler des erreurs.

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  4. Anonymous12:10 PM

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