3/19/08

Le retour d'O

Hier, je croyais que le réverend Wright avait mis fin prématurément et une bonne fois pour toute à la campagne d'Obama.
Et puis ceci arriva:


«Nous, citoyens, dans le but de construire une meilleure nation».

Il y a 221 ans, dans une salle située de l'autre côté de la rue et qui existe encore pas loin d’ici, un groupe d'hommes s'est sont réunis et, avec ces simples mots, ont lancé l’improbable aventure de la démocratie américaine. Fermiers et chercheurs; hommes d'état ou patriotes qui avaient traversé l'océan pour échapper à la tyrannie et à la persécution, ont finalisé leur véritable déclaration d'indépendance lors d'une convention tenue ici à Philadelphie et qui durera jusqu'au printemps de 1787.

Le document que ces hommes ont produit, s'il a été finalement signé, est resté inachevé. Il a été souillé par le péché originel de cette nation, le péché de l'esclavage, une question qui divisa alors les colonies et laissa la convention dans une impasse. Les fondateurs avaient alors choisissent d'autoriser, pour vingt ans encore, la traite des esclaves à continuer, et de laisser ainsi aux générations suivantes le devoir de trouver une résolution définitive à ce problème. [..]
La réponse au problème de l'esclavage était déjà bien sûr inscrite dans notre constitution: une Constitution qui portait en son sein l'idéal d'égalité des citoyens devant la loi; une Constitution qui promettait à son peuple la liberté, la justice et l'union pouvant, devant être amendées au fil du temps.

Ces mots sur un parchemin ne furent pas assez forts pour délivrer les esclaves de l'esclavage, pour préserver les droits et obligations de chaque citoyen des Etats-Unis pour tout homme et toute femme, quelles que soient leur couleur et leurs croyances.. Ce dont nous aurions eu besoin, c’est d'américains, qui au fil des générations, soient prêt à contribuer – par le biais de protestations, de luttes dans la rue et devant les tribunaux, en recourant à la désobéissance civile, toujours au péril de leurs vies - à combler le fossé séparant la promesse de nos idéaux de la réalité de leur temps.

Ceci constitue l'une des tâches que nous avons énoncées au début de cette campagne – poursuivre la longue marche de ceux qui nous ont précédé, une marche pour une Amérique plus juste, plus égalitaire, plus libre, plus solidaire et plus prospère. J'ai choisi de me porter candidat à la présidence à ce moment précis de l'histoire parce que je crois profondément que nous ne pouvons pas résoudre les défis de notre temps, si nous ne les résolvons pas ensemble optimisons à moins que nous notre union tout en comprenant que même si nos histoires diffèrent en
acceptant que nous avons tous une histoire différente, mais nous avons
des espoirs communs, que si nous ne nous ressemblons peut-être pas et
que nous n'avions pas les mêmes origines,nous souhaitons tous aller
dans la même direction - vers un avenir meilleur pour nos enfants et
nos petits-enfants.

Cette conviction me vient de ma foi inébranlable en la décence et la générosité du peuple américain. Mais elle me vient également de ma propre histoire américaine.

Je suis le fils d'un homme noir Kényan et d'une femme blanche du Kansas. J'ai été en partie élevé par un grand-père blanc ayant survécu à une dépression après avoir servi dans l'armée Patton durant la seconde guerre mondiale et par une grand-mère blanche ayant travaillé sur une ligne d'assemblage de bombardiers à Fort Leavenworth pendant que son mari était à l'étranger. Je suis allé dans quelques unes des meilleures écoles d'Amérique et habité dans l'un des pays les plus pauvres du globe. Je suis marié à une Américaine noire qui porte en elle le sang des esclaves et celui des maîtres d’esclaves - un héritage que nous transmettons à nos deux précieuses petites filles. J'ai des frères, des soeurs, des nièces, des neveux, des oncles et des cousins de toutes races et de toutes teintes, dispersés sur trois continents, et aussi longtemps que je vivrai, je n'oublierai jamais que, dans aucun autre pays, mon histoire est possible.


Cette histoire n'a pas fait de moi le plus conventionnel des candidats. Mais cette histoire a génétiquement ancré en moi l'idée que cette nation est d'avantage que la somme de toutes ces segments –, De la pluralité, nous ne faisons véritablement qu’un.

Tout au long de la première année de cette campagne, et à l'encontre de toutes les prédictions, nous avons mesuré combien le peuple américain est avide de ce message d'unité. Malgré la tentation de n'avoir de ma candidature qu'une vision purement raciale, nous avons remporté des victoires dans quelques-uns des Etats les plus blancs du pays. En Caroline du Sud, où le drapeau de la Confédération flotte encore, nous avons bâti une puissante coalition entre Afro-Américains et Américains blancs.

Cela ne signifie pas que la race n'a pas été un problème dans la campagne. un problème dans la campagne. A divers stades de celle-ci, certains commentateurs m’ont jugé soit «trop noir» soit «pas assez noir». Nous avons vu les tensions raciales faire surface au cours de la semaine précédant la primaire en Caroline du Sud. La presse a parcouru chaque sortie des urnes pour des preuves fraîches de la polarisation raciale, et pas seulement en termes de blanc et noir, mais aussi également en terme de noir et brun [...]

Et encore, ce n'est qu'au cours des deux dernières semaines que la question de la race a pris, dans cette campagne, un tour qui nous a particulièrement divisé.

D'un côté, nous avons entendu dire que l'implication que de ma candidature est en quelques sorte une conséquence de la discrimination positive; qu'elle est uniquement basée uniquement sur le désir des libéraux de dénichers une réconciliation raciale à bon marché. De l'autre côté, nous avons entendu mon ancien pasteur, le révérend Jeremiah Wright, utiliser un language incendiaire pour exprimer des opinions qui ont le potentiel non seulement d'élargir le fossé racial, mais qui dénigrent également à la fois la grandeur et la bonté de notre nation, et qui ont offensé et à juste titre, tout autant les blancs comme les noirs.
J'ai déjà condamné, en des termes non équivoques, les déclarations du révérend Wright ayant causé une telle polémique. Pour certains, de lancinantes questions demeurent. L'ai-je déja entendu être farouche critique de la politique intérieure et étrangère ? Bien sûr. L'ai-je déjà entendu, assis dans l'église, f faire des remarques pouvant prêter à controverses ? Oui. Ai-je fortement désapprouvé de ses nombreuses opinions politiques? Absolument - tout comme, j'en suis certain, beaucoup d'entre vous ont entendu des remarques de leurs pasteurs, leurs prêtres, leurs rabbins avec lesquels vous étiez vraiment en désaccord.

Mais les remarques à l'origine de ce récent incident n'étaient pas de simples controverses. Elles ne traduisaient pas simplement l'effort d'un chef religieux pour s'élever contre les injustices perçues. Au contraire, elles exprimaient une profonde distorsion de la vision de ce pays - un point de vue qui considère comme endémique le racisme blanc et qui élève ce qui ne va pas en Amérique au-dessus de tout ce que nous savons aller en Amérique; un point de vue qui voit les conflits du Moyen-Orient principalement enracinés dans les actions de vaillants alliés comme Israël, plutôt qu'émanant des idéologies perverses et haineuses de l'Islam radical.

En tant que tel, les commentaires du révérend Wright sont non seulement faux mais ils divisent, ils divisent au moment où nous avons besoin d'unité; des commentaires racistes au moment où nous devons nous rassembler pour régler ensemble des problèmes monumentaux - deux guerres, une menace terroriste, une récession économique, une crise chronique des soins de santé et des changements climatiques potentiellement dévastateurs; problèmes qui ne sont ni noirs ni blancs ni asiatiques ni latinos, mais bien plutôt des problèmes qui nous confrontent tous.

Compte tenu de mon expérience, de ma carrière politique et des valeurs et idéaux que je professe, certains pensent sans doute que mes condamnation ne suffisent pas. Pourquoi m'associer au révérend Wright, peuvent-ils, en premier lieu, s'interroger ? Pourquoi ne pas rejoindre une autre église ? Et je dois avouer que si tout ce que je sais du révérend Wright provenait des extraits des sermons qui tournent sans fin à la télévision et sur You Tube, ou si le Christ de l'église de la Trinité Unifiée est conforme aux caricatures colportées par certains commentateurs, il ne fait aucun doute que je réagirais de la même façon.

Mais à la vérité, là n'est pas tout ce que je connait de l'homme que j'ai rencontré il y a plus de vingt ans, est celui qui m'a aidé à m'investir de la foi chrétienne, un homme qui m'a parlé de nos obligations à nous aimer les uns les autres, à soigner les malades et à lever les pauvres. Il est un homme qui a servi son pays comme Marine, qui a étudié et enseigné dans quelques-unes des meilleurs universités et séminaires du pays et qui, pendant plus de trente ans, a dirigé une église qui sert la collectivité en faisant l'œuvre de Dieu sur Terre -- en logeant des sans-abri, en étant présent au chevet des nécessiteux, en prodiguant des soins de jour, des bourses d'études, des pasteurs pour les prisons, et en tendant la main à ceux qui souffrent du HIV / sida.



Dans mon premier livre, Rêves De Mon Père, j'ai décrit l'expérience de mon premier service à l'église de la Trinité:

Les gens ont commencé à crier, à se lever de leur siège et à applaudir et à crier, un vent puissant portant la voix du révérend au travers des rangs... Et dans cette seule note - Espoir! - j'ai entendu quelque chose d'autre; au pied de cette croix, dans les milliers d'églises de la ville, j'ai imaginé les histoires des gens noirs ordinaires fusionnant avec l'histoire de David et Goliath, Moïse et Pharaon, les chrétiens dans la fosse aux lions, Ezéchiel sur le terrain des ossements desséchés. Ces histoires -- de lutte pour la vie, pour la liberté, d'espoir - sont devenues notre histoire, mon histoire; le sang qui a été répandu était notre sang, les larmes nos larmes; jusqu'à cette église noire, en cette lumineuse journée, ressemblant une fois de plus à un vaisseau transportant l'histoire d'un peuple aux générations futures et dans un monde plus vaste. Nos essais et nos triomphes sont devenues à la fois uniques et universaux, noir et plus que noir; dans la chronique de notre voyage, les histoires et les chansons nous ont donné un moyen de se souvenir que nous n'avons pas à ressentir de honte à propos... de souvenirs que tous les peuples devraient étudier et chérir - et avec lesquel nous pourrions commencer à reconstruire.

Je ne peux le renier comme je ne peux renier la communauté noire. Je ne le renie pas comme je ne peux renier ma grand-mère blanche - une femme qui m'a aidé à grandir, une femme qui a sacrifié encore et encore pour moi, une femme qui m'aime plus que tout au monde, mais une femme qui,a avoué plus d’une fois sa peur des hommes noirs qui passent dans sa rue, et qui, à plus d'une occasion, a proféré des stéréotypes raciaux ou ethniques qui m'ont fait frémir.

Ces personnes font partie de moi. Et elles font partie de l'amérique, ce pays que j'aime.

C'est là où nous en sommes maintenant. C'est dans cette impasse raciale nous avons été embourbées pendant des années. Contrairement aux affirmations de certains de mes détracteurs, noir ou blanc, je n'ai jamais été si naif que de croire que nous pouvons voir au-delà de nos divisions raciales en une seule élection, ou avec une candidature unique - en particulier avec une candidature aussi imparfaite que la mienne.

Mais j'ai la ferme conviction - une conviction enracinée dans ma foi en Dieu et ma foi dans le peuple américain - que le fait de travailler ensemble, nous pouvons aller au-delà de nos vieilles blessures raciales, et que, nous n'avons en fait qu’une seule option, celle de contiuer vers une meilleure nation.

(A suivre...)




Yep, he is not done yet...not even close.

Deuxieme speech a traduire absolument aprés celui-ci.

6 comments:

  1. He is not done at all, Lova. Don't forget, he cannot mathematically loose the pledged delegates. He is ... winning!

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  2. Cela ne pouvait pas finir comme cela en effet. Je le sens inspiré ce gars-là, merci pour la traduction Lova.

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  3. @Hey Alice,

    I am often on the optimistic side but I really got scared with the whole controversy... here is more from the French blogosphere on Barack:

    @To,
    inspire et qui inspire :)Peut-etre qu'a Mada on pourrait s'en inspirer de ce modele : union national et expose les verites et problemes de race :) ?

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  4. Anonymous3:28 PM

    Oh Barack Barack !
    J'ai trop peur que le mal ne soit a demi-fait. Apres ce speech, on verra si en effet, l'Amerique est vraiment prete pour un president... de n'importe quelle couleur, mais qui a ose finalement prendre le probleme racial par les cornes.
    En parler a Madagascar? Helas, j'ai bien peur qu'un jour le probleme occulte des castes et de l'esclavage ne nous explose aussi au nez.

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  5. oooops, sorry Alice... the code did not quite show up as expected :
    "Il était grand temps d'entendre quelqu'un, avec éloquence certes, et émotion sincère, présenter en toute simplicité toutes les données du problème racial à l'heure d'aujourd'hui"
    Otir http://otir.net/dotclear/index.php/2008/03/18/690-un-discours-historique
    via here http://voiceswithoutvotes.org/2008/03/19/france-to-obama%e2%80%99s-speech-on-race-it-is-about-time/
    >Sipakv
    le probleme de race est pourtant bien la a Madagascar, tel l'elephant assis au milieu du proverbial magasin de porcelaine :).
    About Barack, it would make his rise to the top even more remarkable, wouldn' it ?
    Vitatsika io ! :)

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  6. >le probleme de race est pourtant bien la a Madagascar, tel l'elephant assis au milieu du proverbial magasin de porcelaine

    T'à fait d'accord, alors même que le cas du Kenya devrait nous faire prendre conscience de la fragilité de se reposer exclusivement sur le "fihavanana."

    Un jour, faudrait bien en parler, de gré ou de force ... j'espère seulement que ce sera de gré

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